10 février 2008
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Terminons cette série sur l’économie par son représentant auquel vous avez le plus souvent affaire, même si vous êtes fauché : votre banquier. Comme le souvenir des frasques du Crédit Lyonnais (1993) était en train de s’estomper et que les protagonistes se sont fait oublier ou donnent des leçons au monde entier depuis Francfort, il était temps que le krach de la Société Générale remette les banquiers dans la lumière de l’actualité.
Une filiale bancaire de ma région a récemment invité quelques notabliaux de province à visiter les salles de marchés de sa maison mère, sans doute pour leur montrer sa puissance. Cette démarche paranoïde n’est certainement pas près de se renouveler après la fameuse catastrophe financière parisienne.
Il y a encore trente ans, il existait des banques régionales dont les dirigeants connaissaient à fond le tissu économique local et avaient compris que leur prospérité dépendait de celle de leur région. Aujourd’hui, c’est fini : les banques régionales ont été acquises par les monstres parisiens, les directeurs tournent en permanence et, malgré les vantardises du marketing bancaire, les régions ne sont plus que des vaches à lait arrosant par de multiples frais de siège l’avidité de la capitale … ou de la City londonienne.
A l’origine, il y avait deux types de banques : celles de dépôt que vous connaissez bien et auxquelles vous confiez votre compte courant et vos maigres économies ; la banque les utilise pour faire des prêts, transformant ainsi du court terme en moyen ou long terme selon des ratios prudentiels. Pour le second type, les banques d’affaires se chargeaient du financement et des transactions des grandes d’entreprises.
Aujourd’hui, tout le monde veut faire de tout, plus des assurances, des voyages et encore des tas de choses que j’oublie ; on peut noter que les mêmes banquiers qui visent à l’universel conseillent aux entreprises de se recentrer sur leur « cœur de métier » et de ne pas se disperser … faites ce que je dis …
Le fonctionnement (schématique) d’une banque d’aujourd’hui est de vous pomper un maximum de frais que vous n’êtes pas en mesure de discuter pour les diriger vers les sièges sociaux. Vous croyez que chaque Euro qu’elle vous vole sert à payer le guichetier ou le conseiller que vous rencontrez de temps en temps, voire le site Internet sur lequel vous faites leur boulot en gérant vos comptes.
Erreur ! Vos petits Euros alimentent surtout la spéculation dans leurs salles de marché et se transforment en gros paquets d’Euros, ou d’autres devises, virtuels ; ils ne redeviendront des Euros fiduciaires que sous forme d’investissements (de moins en moins) ou de rémunérations et avantages somptuaires (de plus en plus) des traders et des dirigeants. Allez ! Faites-vous une raison : l’économie, ce n’est pas pour vous !
LA VACHE !