DDR, fort de tous ses entraînements militaires au KGB, est encore aux commandes : « Imagine tous les types de mémoire que nous avons dû développer pour devenir des espions d’élite. – Le goût de la castagne, sans doute ! – Tu n’y es pas : le recours à la force, surtout en pays étranger, conduit à être irrémédiablement "grillé", il est au contraire nécessaire de faire appel à toutes les ressources de son intelligence, donc de ce qu’on a pu apprendre. – En fait, on agit à partir de ce qu’on a mémorisé, mais comment classes-tu les différentes mémoires ?
- Il y a d’abord la mémoire du langage, encore dite digitale car elle est une suite de signes. – Je n’ai pas un souvenir enthousiaste des fables que j’ai dû apprendre par cœur pour m’y entraîner. – Puis celle des images et des sons, la plus difficile à maîtriser, que l’on peut qualifier de globale ou holistique. – J’ai eu la chance, au collège technique, de prendre goût au dessin d’art, et aussi industriel mais, dans ce dernier cas, j’étais surtout bon pour les taches d’encre de Chine … j’en ai conservé l’aptitude à repérer du premier coup d’œil les points à améliorer dans un atelier … quant à la musique, je suis totalement nul.
- Plus difficile encore à acquérir, la mémoire kinesthésique, celle des mouvements, donc des sportifs, des musiciens et des pilotes … c’est celle dont l’acquisition demande le plus d’entraînement. – Je ne suis pas très habile, surtout maintenant … - Pour la mémoire abstraite, ou mathématique, tu devrais être bon ! – Pas trop mauvais … je l’ai illustrée ci-dessus par un peu de mécanique du vol … il est évident que les flèches représentant la portance et les poids sont des abstractions.
- Enfin, la mémoire relationnelle, qui nous fait reconnaître les autres humains et leurs intentions … elle est particulièrement importante pour un espion. – Son aspect positif est l’empathie, utile à la relation d’aide, selon Carl Rogers (1902-1987) … mais attention aux dragueurs, aux séductrices, aux politiques … et aux commerciaux. – Tu peux recommander à tes lecteurs de tenter d’identifier les mémoires qu’ils ont le mieux développées selon leur histoire personnelle et d’en tirer le meilleur parti, ou de tenter de compenser ce qui leur manque … toujours l’entraînement.
