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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 09:35

« Le tigre n'a pas d'odeur, le tigre ne fait pas de bruit, mais on sait que le tigre est là. Quelque chose s'installe dans l'ombre et c'est le tigre qui vous attend ! »

 

Rudyard Kipling, le livre de la jungle ; cité par Pierre Clostermann (Le Grand Cirque 2000 - Flammarion, 2001, page 367) pour illustrer le jour où il s'est fait descendre par un chasseur allemand après avoir hurlé à ses coéquipiers « celui-là, laissez-le moi, c'est du gâteau ! » ...

 

Je n'ai rien écrit depuis le 29 juin : je suis resté bloqué sur un DDR dont le titre est « compétence et exigence » car je sentais que je n'étais pas dans le coup de notre époque. Une impression, une intuition de danger me prenait sans que j'arrive à savoir « où est le tigre » ...

 

Le tigre représente les périls que court notre société actuelle et il est inutile d'en parler tant qu'on ne les a pas identifiés. J'en ai trouvé un ce matin en entendant Anne Lauvergeon, ancienne petite main de Mitterrand et patronne du nucléaire français, déclarer : « le zéro défaut n'existe pas » ... elle n'a cependant pas osé prononcer le mot « fatalité ».

 

Ce type de déclaration, venant après quelques pépins du nucléaire et alors que des entreprises privées lorgnent sur ce qu'ils croient être le pactole, est un véritable crime : pour s'exonérer de sa responsabilité (j'ai toujours considéré lorsque j'étais à la tête d'une structure que le chef est responsable quelles que soient les circonstances), elle semble tolérer les fautes de ses subordonnés même si elle en a viré un, qui n'avait peut-être obéi qu'aux ordres ou aux mauvaises habitudes, pour l'exemple.

 

Nos grandes entreprises sont dirigées par des héritiers nés dans la facilité ou des hauts fonctionnaires qui ont appris l'irresponsabilité et l'inamovibilité dans les milieux politiques de droite ou de gauche ... là est un dangereux tigre (il y en a d'autres) et il n'est pas étonnant que le commerce extérieur soit déficitaire et l'industrie un peu anémique.

 

Venant après les déclarations réitérées du baron « riscophile » du MEDEF : « le risque zéro n'existe pas », cela enfonce dangereusement le clou. Il est à noter que ce dernier, qui se faisait passer pour un industriel, n'était qu'un haut fonctionnaire idéologue et dogmatique, condisciple de Jospin à l'ENA ... heureusement, on ne l'entend plus guère.

 

La vérité est que le risque zéro (comme le zéro défaut) coûte cher en moyens et en vigilance et, comme tous ces gens là ne sont intéressés que par leurs tableaux de bord et leurs cours de Bourse, le fric ramassé prime celui consacré à un fonctionnement raisonnablement sûr de leurs boutiques. Je n'ai pas d'opinion dogmatique sur le nucléaire mais, ce qui est certain, c'est qu'il s'agit d'un machin à emmerdements et qu'il sera difficile de faire 15% de bénéfice avec cette industrie, sauf à nationaliser les pertes et les pépins.

 

                                                                    LA VACHE !

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 19:01

Je produis peu en ce moment, c'est que je ne sais pas agir, donc écrire, sans réfléchir ; si j'en étais capable (d'agir sans réfléchir), je serais au moins Ministre, voir Président de la République si mon cas était grave. De plus, lorsque j'ai une préoccupation importante, elle occulte les autres.

 

Donc, je lis beaucoup et je réfléchis vaillamment à l'actualité du moment, en tentant de conserver mon humour car, comme disent les Autrichiens, la situation est désespérée mais nullement sérieuse. Mes deux objets de préoccupation sont le réchauffement climatique et les énergies fossiles.

 

On lit énormément de choses contradictoires, ce qui n'est pas grave, mais surtout péremptoires, ce qui est plus agaçant ; pour m'y retrouver, je vais revenir à mes études en mathématiques et tenter de poser des hypothèses :

 

1 : tout cela est bidon et seulement destiné à vendre du papier et à permettre à des spéculateurs de s'enrichir

2 : le réchauffement climatique est la question la plus importante et il ne faut même pas consommer ce qui reste de pétrole, gaz et charbon ; c'est la thèse de Henri Prévot dans son livre, signalé par un lecteur de ce blog

3 : la raréfaction des énergies fossiles est le phénomène le plus préoccupant ; c'est le thème à la mode bien mis en valeur par les prix du baril

4 : 2 et 3 sont vrais et cruciaux en même temps.

 

On peut en déduire plusieurs possibilités de conséquences :

 

a : c'est bidon et rien ne va changer, si ce n'est que les inégalités vont augmenter encore un peu plus ; ça apprendra aux pauvres à avoir, comme moi, seulement travaillé honnêtement toute leur vie au lieu d'exploiter les autres : quand on est bête, c'est pour la vie

b : 2 ou 3 sont vrais, ou les deux, et les ressources du capitalisme sont telles que l'on va assister à une nouvelle révolution industrielle qui ne se fera pas sans heurts, mais qui sauvera nos civilisations

c : 2 est le plus crucial et nos experts et élites ne font rien d'autre que de multiplier les belles paroles et continuer leurs réunions internationales polluantes et coûteuses afin de draguer les belles interprètes exotiques et d'essayer de nouveaux Eros Centers ... après eux le déluge

d : 3 est le plus crucial, les économies et la technologie, voire la décroissance selon Nicholas Georgescu-Roegen, vont permettre de s'en tirer

e : on va vraiment au casse-pipes car le capitalisme n'a plus de ressources intellectuelles.

 

Je suis prudent, voire pessimiste, de nature, c'est sans doute pourquoi je ne suis pas devenu milliardaire : je penche pour l'hypothèse 4 et la prédiction e ... mais vous avez le droit d'être plus optimiste que moi !

 

                                                                   LA VACHE !

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6 janvier 2008 7 06 /01 /janvier /2008 16:49
… et chouette : comme je me déplace de plus en plus difficilement, je ne fréquente plus ni bistrot ni restaurant et je peux cloper tant que je veux chez moi en cherchant un livre dans ma bibliothèque. Je ne prends plus le train et les grèves des cheminots me font marrer … il faut bien des compensations dans la vie.
 
Bon, tout le monde a glosé sur l’interdiction de fumer et je ne vais pas en rajouter, à part que les bistrots / tabacs m’ont bien fait rigoler en clamant qu’il fallait avoir le droit de fumer là où on se procure sa drogue … est-ce qu’on a l’autorisation de s’envoyer en l’air là où on achète ses préservatifs ?
 
Tiens, j’apprends que nos délicieux Ministres et Ministresses vont être évalués sur leurs performances (?) par le cabinet Mars & Co. Dommage qu'on n'ait pas pensé à moi, car vous connaissez l’adage : « Un Mars et ça repart ! ».
 
Vous aurez quand même remarqué que notre Ministresse des Franchises de la Santé, de la Jeunesse (?) et des Sports (??), depuis qu’elle devient un peu « enveloppée », comme dit Obélix, a interdit à ses fonctionnaires de relancer les campagnes contre l’obésité.

                                                                               LA VACHE !
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5 janvier 2008 6 05 /01 /janvier /2008 09:48
Voici le premier billet d'actualité: pour moi, il s'agit plutôt de réfléchir sur les cinquante dernières années car j'ai déjà écrit que l'actualité immédiate était bien trop ressassée dans une qualité désespérante pour que j'y mêle plus que rarement mon style inégalable.

La presse, donc, est pour l'agriculteur ce qui lui permet de compresser des balles de foin destinées naguère à l'alimentation des grands veaux et de nos jours à celle des vaches de réforme (voir tout en bas le premier billet). La presse papier (presse-papier?) fait le contraire: elle délaye les petites histoires de nos élites pour faire croire qu'il s'agit de faits grandioses.

J'ai longtemps lu Le Monde, devenu Le Minc, que les bavasseurs de l'actualité immédiate appellent le quotidien vespéral de révérence. Vespéral, il ne l'est plus tellement: en fait c'est un quotidien du matin qui se lève tard car il faut bien alimenter en guimauve les provinces les plus reculées dès la fin d'après-midi.

Les pages, puis cahiers, littéraires m'intéressaient mais, petit à petit, je me suis aperçu que les journalistes "spécialisés" étaient à peine capables de résumer un Harlequin après l'avoir lu (pourquoi les citer? Ils sont déjà dans les poubelles de l'histoire). Quand deux formidables opportunités sont survenues: le nouveau roman et les nouveaux philosophes; comme personne n'y comprenait rien, lesdits journalistes se retrouvaient à égalité avec leurs lecteurs et ne se sont pas privés d'en faire une large promotion.

J'ai tenu tant que j'ai pu, puis il y a eu la période Couillebecque et Coucouyama et, là, j'ai craqué! Exit Le Monde et sa médiocrité pour mémères de gauche habitant Neuilly! Mais je suis bête et méchant: la presse la plus performante ne fera que de mauvaises balles si le foin est avarié.

Au fond, la presse est confrontée au même problème que l'épicier: s'il n'y a que de mauvais légumes aux halles (et nos "grosses légumes" ne sont pas de toute première fraicheur), elle ne peut pas présenter un bel étalage ... Mais tout cela ne vaut pas deux balles ...

                                                                                  LA VACHE !
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