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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 08:58
Ma Dalton allait se révéler en ennemie implacable contre Lucky Luke, résultat d’un vieux règlement de comptes provenant d’élections précédentes. Le Colonel était un collectionneur invétéré : il lui fallait tout et le reste. Les chariots du 22ème de Cavalerie étaient surchargés de tout ce que Washington comptait de has been et autres out of service, le convoi cheminait de plus en plus lentement et Nike Stark s’impatientait ; il emmena pourtant aussi Ma Dalton.
 
Ma Dalton avait été une femme énergique, courageuse et rebelle : elle n’hésitait pas dans sa maturité à désigner du canon de son Colt les représentants à qui elle enjoignait de voter pour les progrès de l’Union et de la Superunion qu’elle avait décidés au grand dam des conservateurs. Elle avait aussi fait beaucoup pour la condition des squaws et en avait recueilli un immense respect, mais la vieillesse est un naufrage, même pour les meilleur(e)s …
 
Hélas, elle arrivait à l’âge auquel on doit se mettre à sa table de travail pour écrire des mémoires qui éclaireront les nouvelles générations. Au lieu de cela, elle continuait à battre les estrades comme au temps du référendum pour la Superunion où, faute de parvenir encore à glisser les balles dans le barillet, elle avait accablé de coups de parapluie les électeurs récalcitrants : un combat de trop pour un échec retentissant. Cela allait-il se reproduire ? Sic transit …
 
Elle attaquait durement Lucky Luke mais ses coups n’étaient plus ajustés comme auparavant. Celui-ci cheminait tranquillement sans escorte et sans s’occuper des balles perdues, reprenant ainsi l’attitude de liberté qu’affichait il y a peu la Grande Squaw maintenant reprise en main par les Grands Sachems.
 
Ces derniers, amollis par l’eau de feu et les calumets de la paix qu’ils fumaient d’autant plus souvent qu’ils se disputaient sans cesse, ne savaient plus se battre, tout comme les officiers du 22ème trop habitués à être transportés dans des chariots moelleux et à faire bonne chère. Les électeurs de l’Union étaient en train de le comprendre.
 
Pendant ce temps, le Général Lee Pen faisait manœuvrer ses Sudistes à couvert des galopins télégraphistes et des mages-toupies. Le danger était partout pour le Colonel : la Grande Squaw pouvait retrouver sa liberté et sa fougue, Lucky Luke ne se dispersait pas dans l’ailleurs et le lendemain ; il était, comme on dit en américain, dans le hic et nunc.
 
Original ici                                                        BLUE BULL !
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