4 mars 2008
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Si le terrain dont vous disposez ne se prête pas à l’installation d’un capteur horizontal (voir billet précédent), il vous reste quatre solutions que je connais moins bien : d’abord le capteur vertical ; on fore un, ou mieux deux puits verticaux, et on y installe un tube de 15 à 20 centimètres de diamètre. On placera deux tuyaux destinés à faire circuler de l’eau dans chaque tube. Il faut prévoir en moyenne deux tubes descendant chacun à une profondeur d’au moins 50 mètres.
L’eau ainsi envoyée dans le sous-sol sera réchauffée, puis remontée par une pompe ; les documentations indiquent que le sous-sol reste à environ 10° en dessous de 15 mètres, mais il ne faut pas croire que cela vous donnera de l’eau à 10°. En effet, la chaleur « migre » d’un corps à une température donnée vers un corps à une température inférieure, et ce d’autant plus vite que la différence de température est grande.
Donc, vous obtiendrez au mieux une température de 8°, à condition que le sous-sol ait une bonne conductivité thermique, ce qui est le cas des roches et en particulier du granite. C’est pourquoi ce type de capteur est répandu en Suisse. Ajoutons qu’il faut une autorisation (DDE ?) pour ce genre d’installation et bien sûr un accès pour la machine de forage. Pour une construction neuve, on peut prévoir d’installer le capteur sous la maison.
Si le coût de cette solution vous rebute, vous avez peut-être une nappe phréatique sous votre terrain ; vous pourrez alors pomper de l’eau de cette nappe et la renvoyer en circuit ouvert, avec deux inconvénients : cette eau peut être chargée de calcaire ou d’autres impuretés entraînant une dégradation des canalisations, et les crépines ont toujours tendance à se boucher. Enfin, les nappes phréatiques peuvent voir leur niveau varier.
Si vous avez un cours d’eau dans votre jardin, c’est encore mieux mais une faible source alimentant un petit étang va geler en quelques semaines d’hiver, puisqu’on prend sa chaleur en plus du froid ambiant. Se brancher sur le lac du Bourget est idéal mais cela me semble réservé aux collectivités, ne serait-ce qu’à cause de la propriété des berges. Dans tous ces cas particuliers, il faut rechercher quelles sont les autorisations nécessaires et cela peut être compliqué selon le type de cours d’eau. Il est en tout cas interdit de renvoyer l’eau de la nappe phréatique à l’égout.
Dernière solution, qui est plutôt moins coûteuse mais moins performante : l’aérotherme. Un ventilateur extérieur dirige sur un radiateur (échangeur de chaleur) l’air ambiant qui va porter de l’eau glycolée à une température légèrement inférieure à celle de l’air. Ensuite, on se trouve dans le cas d’une pompe à chaleur classique.
Ce système comporte plusieurs inconvénients : le ventilateur extérieur est (relativement) bruyant ; il se salit et s’oxyde et il faut privilégier la qualité. Le plus important sous nos climats est que le rendement sera mauvais lors, par exemple, d’une semaine à – 15° alors que le sol connaît des variations de température beaucoup plus lentes ; c’est plutôt une solution d’appoint à un autre chauffage. Ici un site, plus forum, qui donne une large gamme de renseignements. Si vous espérez la solution idéale, attendez le réchauffement climatique !
LA VACHE !